Deze brief komt uit Nationaal Archief, toegang 3.01.26, Archief
van raadpensionaris Laurens Pieter van de Spiegel, zie hier voor een overzicht van
alle uit deze toegang opgenomen stukken. Dit komt uit invnr 50,
een van de kopieboeken van de uitgaande post van Van de Spiegel.
Deze brief is gedeeltelijk (maar bijna helemaal) ook afgedrukt in Nederland en de revolutie 1789-1795, door Herman Colenbrander. Zie de vermelding bij pagina 176 in het overzicht van dat boek. In de tekst hieronder wordt aangegeven welke gedeelte niet door Colenbrander opgenomen is.
Het onderstaande is een letterlijke weergave, alleen heb ik
omwille van de leesbaarheid regeleindes en interlinies toegevoegd.
Dingen die Van de Spiegel afkort (bijvoorbeeld Mad. voor Madame)
zijn hier voluit geschreven. Als hij onderaan een bladzijde komt
begint hij nogal te kriebelen, wat de leesbaarheid niet ten goede
komt.
a Madame d'Alders a Paris
le 14 Juillet 1792
Je vous suis infiniment obligé, Madame, de votre lettre du 9 de ce mois.
La proposition du Roi pour la formation d'une légion batave au
service de France m'était connue par une autre voie, ainsi que le
discours que M. le ministre de la guerre à tenu a cette occasion,
sur lequel, a la vérité, il y aurait bien des réflexions a faire,
dont je m'abstiens, mais je ne puis qu'applaudir à la juste
observation de M. Brissot, et je suis trés persuadé que tout ce
plan n'est qu'une ruse des malveillans coalisés des deux pays,
pour faire sortir la République du système de neutralité adopté et
conservé jusqu'à cette heure;
ils ne s'embarrassent guère, les bonnes gens, si la France aura quelques ennemis de plus ou de moins sur le bras, pourvu qu'ils augmentent la confusion générale, afin de pouvoir pour eux-mêmes pêcher en eau trouble.
J'ai bien ri en lisant dans le Moniteur n° 188 un article
de la Haye, fait comme il semble pour prôner les hauts faits de M.
de Maulde; je vous assure qu'il n'y a pas un mot de vrai dans tout
cet article, ni en ce qu'il dit à l'honneur de M. de Maulde, ni
quant aux dispositions de la République relativement aux
puissances belligérantes, ni par rapport à un discours qu'il prête
au Pensionnaire d'Hollande, et auquel celui-ci n'a certainement
pas songé.
J'ignore si ce M. de Maulde est bien intimement connu en France;
ici il ne peut l'être, vu le court espace de tems qu il a séjourné
dans le pays, sa société aussi n'étant pas beaucoup recherchée
depuis qu'on a remarqué qu'il ne voit que des patriotes
hollandais, et que l'endroit principal de sa récréation est une
auberge de village, où peut-être il va prêcher l'égalité aux
paysans, valets de chambre, domestiques etc.
Vous voyez que l'on pourrait fort bien se passer des assiduités prétendues d'un pareil mandataire, et n'en garder pas moins la neutralité avec la France; et soyez sûre qu'il n'y a pas ici l'ombre d'idée de se brouiller avec la France, aussi longtems que les Français mêmes par de mauvais procédés et en favorisant nos méconteiis ne nous forceront pas a prendre des mesures pour notre propre défense.
Votre projet de médiation, Madame, est bien digne de vous: il est
dicté par l'humanité même, mais je l'envisage comme un pieux
désir.
Comment voudriez-vous qu'une paisible République ambitionne le
dangereux houneur de se rendre l'arbitre des querelles des Rois
sans y être invitée?
Mais comment une Princesse qui n'a aucune part aux affaires
publiques (quoique dans l'étranger on la lui attribue aussi
faussement que malignement) voudrait-elle se hasarder dans une
entreprise qui est tout à fait hors de la sphère de son activité?
Enfin, je n'y adjouterai rien de plus: les lettres sont sur le
point d'être expédiées, et je n'ai pas voulu me refuser au plaisir
de vous faire ces lignes, pour avoir l'occasion de vous réiterer
les assurances de la parfaite considération et estime avec
laquelle j'ai l'honneur d'être etc...
Je bent hier: Opening → Bronnen → NL-HaNa → Tg 3.01.26 → invnr 50 14-07-1792