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On a dit, avant-hier, dans la gazette universelle, et hier dans
la chronique, que la baronne d'Aëlders, (arrêtée, dit-on, comme
motionnaire des factieux) recevoit quelque fois chez elle
l'ambassadeur de Prusse. Il n'y a rien, depuis longtems, de commun
entre cette Hollandoise et M. de Goltz. Nous donnerons demain, sur
cet article, des détails que nous connoissons de visu et de
auditu.
Nous n'entrerions point dans des détails un peu étendus sur le
compte de madame la baronne d'Aëlders , si, par la manière dont on
a parlé de cette
Hollandoise, dans la Gazette universelle, on ne sembloit pas avoir
eu l'intention de compromettre dans l'opinion publique M. de Goltz
, ministre plénipotentiaire de Prusse à Paris.
Nous connoissons peu cet ambassadeur que nous avons eu, quelque
fois, occasion de voir; mais nous connoissons très-bien la
conduite sage, prudente, attentive et loyale qu'il a tenue dans la
capitale, depuis l'époque de la révolution; et tous les hommes de
bonne-foi qui la connoissent, conviendront avec nous qu'on ne
sauroit lui donner trop d'éloges.
Soupçonner ce ministre ou feindre de le soupçonner d'intriguer en
France
contre la constitution et de faire jouer contr'elle des ressorts
subalternes, est une lâcheté à laquelle il ne faut point donner
d'épithète.
Il est, sur cet objet, au-dessus de toute atteinte, mais non pas
de la part
de ceux qui ne savent point quels sont sa vie et ses rincipes.
Il a vu, un tems, madame d'Aëlders, et il étoit tout simple qu'il
vît et qu'il reçût une femme à laquelle il connoissoit des
relations directes ou indirectes avec la soeur de son souverain.
Il a cessé de la voir, au mois de janvier dernier, parce qu'il
s'est apperçu qu'après avoir été hautement l'ennemie des patriotes
Hollandois, elle prenoit à Paris le rôle d'une démocrate outrée;
qu'elle parloit en public; qu'elle prêchoit le républicanisme, et
qu'elle étoit liée avec des hommes exagérés.
Nous avons vu aussi madame d'Aëlders, parce qu'elle a de
l'esprit, de l'instruction, et qu'elle nous a paru souvent bien
informée des affaires du dehors.
Nous avons cessé de la voir pour les mêmes motifs qui l'ont fait
délaisser par le ministre de Prusse.
La derniere fois que nous l'avons vue, nous avons rencontré chez
elle M. Fréteau, qui, inquiet des projets de nos ennemis du
dehors, espéroit trouver quelques lumieres utiles dans une liaison
passagere avec une femme dont les correspondances promettoient
d'heureuses découvertes.
M. Fréteau, que nous ne regardons pas comme un grand diplomane,
qui a même, à cet égard, le courage de se juger très-sévérement,
n'est sûrement point un homme suspect; c'est certainement un ami
de la liberté, de la constitution, et un ami très-ardent.
Nous tairons d'autres détails; ils n'importent, ni à la chose
publique, ni à l'honneur de qui que ce soit.
Il suffit d'avoir repoussé les soupçons dont on a voulu salir M.
de Goltz.
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