STUKJES TEKST uit enkele edities van het weekblad Révolutions de Paris, dédiées à la Nation et au District des Petites-Augustins, 1791

Révolutions de Paris begint als een pamflet op de avond van de bestorming van de Bastille en verschijnt vanaf vier dagen later, 18 juli 1789, als weekblad. Terwijl de andere Parijse kranten uit die tijd meestal éénmansbedrijfjes zijn, heeft de Révolutions de Paris meerdere redacteuren.

Het heeft ook beter zetsel en is beter drukwerk dan de meeste andere uitgaven. Een uitstekend artikel over het blad, met verwijzingen naar de prachtige tekeningen die er in hebben gestaan (die moet je gezien hebben!), staat op de site van het Dartmouth College, https://history.dartmouth.edu/research/student-research/illustrations-revolutions-de-paris

De Révolutions de Paris blijft verschijnen tot 28 februari 1794, wanneer de uitgever - Louis Prudhomme - het veiliger vindt zich maar een tijdje doodstil te houden uit angst onder de guillotine te komen.

Alle nummers van Révolutions de Paris zijn in gescande vorm te vinden op de site van gallica: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328561374/date


Met betrekking tot Etta en het boek:

● Het blad komt het eerst ter sprake als Etta op 7 juni 1790 aan vd Spiegel schrijft over een artikel dat er in heeft gestaan dat in de kaart speelt van de uitgewekenen, zie haar brief. Ze reageert in die brief op pagina 410 en verder van nummer 46 van het blad, het nummer van de week van 22 tot 29 mei 1790.
Dat nummer valt op gallica op te halen via https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1050994q/f1.item, maar daar staat niet echt iets schokkends in en alles wat er in staat wordt door Etta behandeld in haar brief aan de redacteur, zie hier. Daarom neem ik het hier niet op.
Die redacteur is Élisée Loustallot, geboren 1761 of 1762, die haar terugschrijft, zie hier, en daarna op 19 september 1790 overlijdt.

● Marc de Villers heeft in zijn boek Histoire des clubs de femmes et des légions d’amazones 1793-1848-1871, zie hier, een deel van het hoofdstuk over Etta gewijd aan het thema het anti-feminisme van de Révolutions de Paris. Dat vond ik te ver van Etta wegvoeren om helemaal op te nemen, maar ter illustratie van hoe er in deze hoek over gedacht wordt, neem ik hieronder fragmenten op uit twee door Villiers genoemde artikelen.
Te weten uit het artikel De l'infuence de la révolution sur les femmes op de pagina's 226-235 van nummer 83, de editie van 5 tot 12 februari 1791, en uit het artikel Des femmes pétitionnaires op de pagina's 355-357 van nummer 124, de editie van 19-26 november 1791.

● In nummer 143, de editie van de week van 31 maart 1791 tot 7 april 1792, als pdf op te halen via gallica.fr. staan twee artikelen waarin Etta voorkomt.
Het eerste artikel heet Encore une pétition de femmes, staat op de pagina's 20-24 en gaat over het bezoek van een vrouwendelegatie aan het parlement op 1 april. Van dit artikel plaats ik de volledige transcriptie.

● Het tweede artikel in nummer 143 heet Compte rendu par la société patriotique de bienfaisance des amies de la Vérité, staat op de pagina's 36-37 en geeft de verantwoording van een jaar Vriendinnen van de Waarheid. Van dit artikel plaats ik ook de volledige transcriptie.


Stukjes uit de nummers 83 en 124

(...)
De tout ce qui se passe hors de chez elle, une femme ne doit savoir que ses parents ou son mari jugent à propos de lui apprendre.

(...)
Nous ne nous avisons pas de venir vous donner des leçpns pour apprendre à aimer aimer vos enfants, ;épargnes-vous la peine de venir dans nos clubs nous tracer les devoirs des citoyens.

(...)
Nous l'avons déjà dit, & nous sommes fâchés d'être obligésde le répéter: chaque sexe a ses devoirs bien spécifiés, & les moeurs en souffrent toujours, quand l'un des deux sexes empiète sur l'autre: à chacun ses fonctions, ses habitudes, son genre de vie.

(...)
Les loix de la modestie consignent les femmes dans leurs ménages, ou au sein de leurs familles.

(...)
Les femmes doivent être de la religion de leur famille, & en adopter tous les principes politiques, sans trop chercher à les discuter.

(...)
Citoyennes! Eh! ne sommes-nous donc pas vous représentans naturels, vos légitimes chargés d'affaires?

(...)
On leur accorde, comme par grace, quelques banquettes pour assister zux séances de l'assamblée nationale: deux ou trois femmes ont paru à la barre; mais l'audience a été courte, et l'on est passé vite à l'ordre du jour.


Transcriptie nummer 143 vanaf pagina 20

Encore une pétition de femmes

Dès les commencemens de la révolution, des femmes artistes et autres citoyennes de Paris se présentèrent à l'assemblée nationale pour y offrir à la patrie le sacrifice de leurs bijoux; on donna de justes applaudissements à ce mouvement généreux qui rappeloit les beaux jours de Rome libre.

Des femmes du peuple, parties en foule de Paris pour aller à Versailles arracher le roi des mains des

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ennemis de l'état qui vouloient l'entraîner à Metz, allèrent protester au sein de l'assemblée nationale de la pureté de leurs motifs.
Desansports de reconnoissance furent leur salaire; alles avoient sauvé la république, prévent une guerre civile, & ramené l'abondance dans leur ville natale.

Plusiers victimes du cloître vinrent déposer à la barre de l'assemblée nationale les chaînes sacrées qu'un décret sage venoit de rompre; elles y reçurent l'accueil qu'on doit à l'infortune, & des éloges pour avoir été les premières à vaincre le préjuge religieux, sous le joug duquel d'autres femmes s'obitinent encore à végéter.

D'autres citoyennes parurent devant nos législateurs, pour leur demander des piques, afin de combattre à côté de leurs époux & de leurs parens.

Le corps législatif accorda un sourire à leur enthousiasme, toutefois en leur faisant entendre que leur place étoit dans leurs foyers, à la défense desquels leurs maris & leurs frères pourrouient suffire, sans exposer les jours de ce qu'ils ont de plus cher.

Dimanche dernier, d'autres pétitionnaires du même sexe sont venues distraire un moment nos graves représentans.
La députation, peu nombreuse, avoit pout orateur la dame Aelders.
Que demandoient ces citoyennes?
Avoient-elles encore de nouveaux bijoux d'or à offrir en sacrifice sur l'autel de la patrie?

Elles venoient sans doute protester de leur civisme, & nous dire, dans le style des Lacédémoniennes, que la déclaration des droits de l'homme sera désormais le seul alphabet de leurs enfans; sans doute elles venoient promettre que, fidèles à leur destination marquée par la nature, filles soumises, épouses chastes & mères tendres, pénétrées de détérence pour un sexe fait pour les protéger & les défendre, tandis que les hommes, aux frontières & à la tribune, soutiendront la cause de la liberté, elles, renfermées au sein de leurs ménages, & sous le voile de la modestie, elles veulent faire revivre les moeurs domestiques, base de la félicité publique...
L'une d'elles peut-être à découvert un complot contr l'état, ou bien elles ont à dénoncer la conduite de l'épouse du chef de l'empire, laquelle, devant donner l'exemple de toutes les virues civiques, inculque au contraire dans l'esprit de son fils, le prince royal, des principes d'aristocratie, bien différens de ceux

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qu'elle a juré solennellement de lui apprendre: elles demandent en conséquence que Marie-Antoinette soit rappelée à ses devoirs & à ses fermens.

Ce n'est pas pour tout cela que nos femmes petitionnaires de dimanche ont été distraire le corps législatif: occupées d'objets bien plus relevés, leurs prétentions étoient bien autre chose.
"Nous venons," ont-elles dit, "demander, au nom de la moitié de la société, que les loix mettent notre sexe de niveau avec celui des hommes.
Depuis que l'homme est rentré en lui-même, depuis qu`il médite sur l'égalité des droits, il doit se convaincre de la justice de notre reclamation...
Il y avoit jadis dans les Gaules un aréopage de femmes que les guerriers consultoient. La Gaule ne fut conquise que quand l’aréopage des femmes ne subsista plus."

Elles se sont résumées dans ces quatre chefs de pétition:

"Nous demandons une loi sur l'éducation des femmes;
Une loi qui donne aux femmes des droits égaux à ceux des hommes;
Une loi qui les déclare majeures à 18 ans (1];
Une loi enfin qui permette l'usage du divorce."

Rien de plus juste, rien de plus urgent même qu’une loi sur le divorce, mais ce n'est pas aux femmes à provoquer un décret pareil; la retenue de leur sexe Iéur interdit toute démarche à cet égard; une épouse malheureuse meurt à son poste, plutôt que de le quitter un seul instant pour s'en plaindre; & leur silence à cet égard avertit mieux les législateurs de ce qu'ils ont à faire, que des récriminations à la barre.

"Une lol sur l’éducation des femmes."

Celles qui la sollicltent n'ont probablement pas réfléchi avant de se résoudre à faire cette pétition, que la meilleure éducation des femmes est celle du coeur, & que le coeur d’une mére, comme on l’a dit, est le chdf-d'oeuvre de la nature; il faut des gymnases pour les hcmmes destinés aux emplois civlls & militalres. ll

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faut des écoles pour former les juges; des ateliers pour faire les artistes; mais les soins du ménage, les devoirs domestiques ne s’enseignent pas; une fllle ne doit prendre d’autre leçon que l’exemple de sa mère.
Faut-il donc avertir les femmes du plus beau de leurs priviléges?

Elles n’ont pas besoin de sortir de chez elles pour apprendre tout ce qu’il leur convienr de savoir.
L’éducation domestique transmise de la mère à ses filles sous l’oeil protecteur du pére, est la seule propre aux femmes.

"Une loi qui les déclare majeures à 18 ans"!

Eh! les femmes par le fait ne cessent-elles pas d'être mineures bien auparavant, puisqu’elles peuvent se marier à treize ans; & une fois sous la puissance d’un mari, qu'ont-elles affaire de leur majorité? Par leur organisation, ne sont-elles pas mineures toute leur vie? Par le charme attaché à leurs vertus, à leurs graces, par l’intérêt même qu'inspire leur foiblessse, ne sont-elles pas majeures du moment qu’elles sont impression sur les sens & le coeur de l'homme?

"Une loi (& c'est à cela probablement que nos pétitionnaires & celles qu'elles disent représenter tiennent le plus), une loi qui donne aux femmes des droits égaux à ceux des hommes; une loi qui admette les femmes aux fonctions publiques, voire méme à la dignité de législateurs."

Les femmes n’auroient-elles d'abord demandé des plques, à l’instar des hommes, que pour eu venir à pétitionner, une semaine après, les mêmes droits qu’eux, aux charges de la république?

Mais non; elles om voulu plutôt éprouver nos legislateurs, & favoir s'ils sont dignes en effet de représenter un peuple jadis esclave & galant, au]ourd'hui libre, & jaloux seulement des seuls devoirs imposés par la nature.

Non, sans doute. L’épouse bien apprise ne sera jamais d’humeur à quitter son ménage pour aller s’affeoir à côté de son mari sur les banquettes de |'aréopage.
Une bonne mère ne sera jamais tentée d'abandonner à des mains étrangéres son enfant au berceau, pour aller faire une motion en faveur du divorce, ou pour demander une éducation à part. Les dames de dimanche n'avoient pas de mission de la majorité de leur sexe.

Que vont-elles nous parler des Gauloises? il falloit blen qu’elles assistassent au confesl de la nation avec leurs

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marls & leurs parens, dans un temps où la nation, sans asiles, ne salsoit que camper, errante dans des foréts épaises & peu sûres, où il falloit, à chaque pas, disputer aux animaux la vie & la nourriture; alors les femmes ne pouvoient impunément rester à l'écart, séparées de leur famllle armée.

La Gaule fut conquise, non pas quand les hommes cessérent de consulter les femmes rassemblées dans un aréopage, mais quand les femmes perdirent leurs moeurs, séduites par le luxe des Romains vainqueurs.

Eh! mesdames, nous vous l’avons déjà dit, pourquoi voulolr changer de sexe?
Le vôtre a aussi son héroïsme & ses vertus, ses devoirs & ses droits.
Imitez la nyrnphe Egérie; elle n'alla point au sénat de Rome naissante pour donner des avis au bon Numa; mais le bon Numa alloit chaque soir consulter la nymphe Egérie dans sa retraite:
imitez la mère des Gracches; elle ne se préfentoit point dans le forum, aux consuls, pour leur donner l’idée de plusieurs lolx nouvelles; elle se  contenta, dans le sllence de son ménage, d’élever pour la république deux fils qui devinrent un jour les plus ardens défenseurs du peuple, & méritèrent d'en être pleurés, après en avoir été la victime innocente.

Au reste, l'orateur des dames pétitionnaires dont nous venons de parler, madame Aelders a des titres plus certains à la reconnoissance publique; elle est secrétaire d'une société bienfaisante dont nous invitons à lire le compte rendu, page 36 de ce numéro.


Transcriptie nummer 143 pagina 36-37

Compte rendu par la société patriotique de bienfaisance des amies de la Vérité

Plusiers femmes réunies, par le seul désir d'être utiles à leurs concitoyens, dès le mois d'avril 1791, cherchèrent entre elles les moyens de remplir leurs voeux.

Elles s'imposèrent des sacrifices, des privations; elles se formèrent une société, sous le titre de Société patriotique & bienfaisance, dite Amies de la Vérité.

Elles formèrent le plan de recueillir des petites filles, nées de parens indigens, de l'âge de sept ans, pour les faire élever jusqu'à celui de douze à quatorze, qu'elles se proposoient de mettre alors en métier.

Elles firent part de leur projet à toutes les sections de la capitale, en les invitant à nommer chacune deux dames pour s'unir à elles, & concourir à leur bonne oeuvre par leurs lumières & leur contribution, & cette contribution étoit fixée, par le prospectus, à la modique somme de 3 livres par mois.

Aucune section n'á répondu à cette invitation, dictée par le seule sentiment de l'humanité.

Elles ont vu qu'il falloit faire de nouveaux efforts; elles se sont persuadées qu'il étoit une infinité d'ames sensibles, à qui il ne falloit qu'indiquer des moyens de bienfaisançe, pour les voir s'empresser d'y participer;
elles ont donc fait un plan, & l'ont répandu avec profusion dans la capitale;
elles l'ont adressé nommément à M. l'évêque, à MM. les curés;
&  c'est avec douleur qu'elles ont vu leurs espérances trompées, puisqu'aucun d'eux n'a versé le plus léger bienfait sur ce nouvel établissement.

Elles en ont envoyé à tous ceux qui sont connus pour avoir de la fortune;
mais elles ont acquis la preuve que les riches n'en ont jamais trop pour eux: elles n'ont donc recueilli que leur propre contribution, qui, jointe à celle de quelques bienfaiteurs, & à cent livres envoyés par un magistrat citoyen, ami de l'humanité, de la loi, de la liberté & de l'égalité, à qui le peuple de Paris a témoigné sa reconnoissance, leur a formé une somme de 700 l., toutes dépentes de loyers, de lumières & d'impression prélevées.

(pagina 37)

Elles ont employé cette somme à passer des brevets d'apprentissage pour trois jeunes personnes, nommées Marie-Alexandrine Gont, mise en apprentissage de couturière, chez madame Barthe, demeurant rue Saint-Martin, no 157, le brevet passé le 27 février 1792;
Anne d'Hostel, chez ladite dame, le brevet passé le 8 mars 1792; Elisabeth-Geneviève Baujeu, chez madame Malescoty, raccomodeuse de dentelles, rue Montmartre, no 32.

Les brevets sont passé chez Me. Aleaume, notaire, trésorier de la société.
Ce sont des enfans dénués de fortune.

Ces dames désirent prouver au public, sur les bienfaits duquel elles avoient osé compter, que leur projet n'étoit point illusoire, & que ne pouvant faire ce qu'elles s'étoient proposées, faute de secours, elles ne veulent pas laisser oisive la modique somme qu'elles ont recueillie.

Elles ne se découragent point& si le regret de n'avoir pas répondu à leurs désirs faisoit naître à quelqu'un l'envie de réparer son oubli, ou à quelque dame celui de concourir avec elles au secours des indigens, on peut toujours d'adresser chez madame Bouchu, trésorière, rue Sainte-Avoie, no 25; madame d'Aelders, sécretaire, rue Favart, no. 1er; ou chez M. Aleaume, notaire, rue Croix des Petits-Champs, qui lui-même est bienfaiteur de la société: on peut s'y informer aussi des jeunes personnes que la société a placées. 



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