Deze brief bevindt zich in invnr 986 van het Archief van stadhouder Willem V Batavus dat met toegangsnummer A31 berust bij het Koninklijk Huisarchief. Zie een overzicht van alle stukken die uit dat archief opgenomen zijn.
De brief beslaat vier kantjes en bijgevoegd is een notitie van
twee kantjes. De brief en de notitie zijn deels ook afgedrukt in Nederland
en de revolutie 1789-1795, door Herman Colenbrander. Zie de
vermelding bij pagina 402 in het
overzicht van dat boek.
Hieronder is een volledige transcriptie van de brief en de
notitie uit het Koninklijk Huisarchief, waarin ook wordt vermeld
welke gedeeltes niet door Colenbrander zijn opgenomen.
In de brief reageert ze op een brief van een dag eerder van de raadpensionaris. Die is niet bewaard gebleven, maar gezien enige voorafgaande correspondentie tussen Van de Spiegel en de Stadhouder, zie hier, laat de inhoud zich raden.
Zowel in de brief als in de notitie heeft ze het over de met het
Franse leger meereizende volksvertegenwoordiger Choudieu, zie over
hem op deze pagina.
Haar voornemen om een woning te huren en in te richten voert ze
pas uit nadat Van de Spiegel op 24 juli 1794 heeft
geschreven dat hij daar voor wil betalen, zie
hier, wat echter wordt doorkruist door het daaropvolgende
verlangen dat ze zich buiten Den Haag vestigt, zie
hier.
Hieronder achtereenvolgens:
■ transcriptie van de brief. Wat in het origineel is
onderstreept, is hier ook onderstreept, en
■ transcriptie van de notitie. Daarop heeft ze geschreven: 'Note
que je vous suplie de bruler Monsieur apres l'avoir lue'.
La Haye 8 juillet 1794
Monsieur
La Lettre dont vous avez bien voulu m'honoré monsieur, m'a été
remis hier par Mr Tinne.
Quelque douloureux quil soit pour moi d'etre toujours regardu
comme etrangere a cette patrie dont j'acherois volontiers le repos
au depend de ma vie, je ne murmure pas, mon devoir devient ainsi
une vertu; Ah monsieur, votre malladie. intervénue peu de jours
après mon arrivée m'a privée des moyens d'établir votre confiance,
vous m'avez crus creature de ceux que je haissois, et qui plus
juste m'ont regardé comme ennemie incoruptible contre des projets
funestes contre cette Republique.
J'obeirai donc, et devolopperai tant possibles sur le papier ce
que je croyois pouvoir lui etre utile.
Connoissant l'esprit, le caractere et les ressources, de la
nation françoise, ayant toujours etudie sans passion la marche de
cette etonnante Revolution
comme les effets de evenemens, je me suis persuadé, que la force
ne soumettroit jamais les françois, ne que la guerre émpechéroit
la propagation de leurs principes; l'extreme paroit merveilleux
aux esprits bornées, et le merveilleux subjugue les esprits
vulgaires;
comme la partie actuellement dominant dans la Convention
Nationale, a toujours été opposé à la guerre contre cette
République, je crois possible, avant d'être en possession de notre
territoire surtout, de leur faire comprendre que l'attaque
imprévue, injuste et déloyale par les armées françaises, au moment
où la Hollande se fiait sur l'assurance que leur fit faire le
ministère d'alors de vouloir entretenir la paix entre les deux
nations, et d'envoyer quelqu'un pour négocier la reconnaissance
de la République française et ayant forcé la Hollande pour sa
propre défense d'entrer dans l'alliance des puissances
coalisées, il n'est point de la probité de la République ni dans
son pouvoir de faire une paix séparée sans s'exposer, mais
qu'elle n'a jamais prétendu s'immiscer dans le gouvernement
intérieur de la France.
En ajoutant quelques phrases sonores, avec lesquelles Mirabeau a
fait tant de merveilles, et
la faire parvenir confidentiellement par quelqu'un qui inspirerait confiance au Comité de Salut Public et aux commissaires aupres de l'armée que je connais, surtout Choudieu, pour n'être pas du tout dans les principes Brissot, vous pourriez prévenir les dévastations et ouvrir une voie a la paiz ; et si on n'écoutait pas ce que vous proposeriez, Monsieur, vous désavoueriez le commissionnaire.
Il m'est impossible de développer toutes mes idées a cet égard
sur le papier, mais puisqu'il ne m'est pas permis de vous voir, ne
pourrois-je pas m'entretenir avec une personne de votre confiance,
non prévenue, et d'un agé et caractere raissonable, je pouvois
répondre aux objection qui se presentent a mon projet; si vous ne
s'aprouveriez pas monsieur, et que je puis je vous etre utile pour
la patrie ou l'humanité souffrante dispose de moi aucun change ne
sauvoit m'effraye, et vous suplie en grace de ne jamais
interpreter mes intentions je ?? etre dans l'erreur par
ingnorance on trop de zele mais jamais criminelle.
Si M. Audibert a tenu des correspondances illicites j'ai été sa
dupe, car non seulement il m'assura le contraire, mais j'ai plus
d'une preuve envers moi entièrement opposée a une telle conduite
Lorsquil me pria de vous demander un pasport monsieur, il ajouta
quil se chargeroit avec plaisier de vous aviez quelque commission
tendante au soulagement
des victimes de la guerre en dediminier les meaux quelle produit,
et je ne crois pas me tromper quant je promets que ce citoyen
voudroit et seroit & ?? d'etre utile a cette
Republique et ses alliens
si vous m'auriez crue digne de votre confiance, j'aurais su de
lui plus dans une conversation que les papiers de tous les
cabaleurs produiront
et croye moi, monsieur, si mon frère ou mon père entreroit dans
une conspiration, si je ne pouvois l'en detourner, je le
denoncerai car j'ai en horreur toute trahison fut il meme pour
un bien,
pardon monsieur si ma lettre est un peu gallimatrias (??) mais
j'avoue que je ne peut expliquer ce que je sent pouvoir exposer un
jour une personne qui m'a accordé sa confiance.
J'ai l'honneur d'etre avec la plus haute consideration monsieur,
votre tres humble obbeissante et dévouee servante
veuve Palm nee d'Aelders
P.s.: Je viens de louer une petite maison en relouant une partie
je pouvois demeurer pour peu de chose et alors en mangant que
pommes de terre elle me couteras moins cher que chez les autres.
Note pour vous seul Monsieur.
Un des commissaires a l'armée française qui's approche de nos
frontières était mon ami particulier et dînait chez moi à Paris,
depuis l'assemblée Législative jusqu'a mon départ, trois à quatre
fois la semaine.
Je l'avais imbu de mes principes sur la Hollande, il n'aimait pas
plus que moi les émigrés hollandais à Paris; il a été tres piqué
contre Brissot de m'avoir éloignée de Paris; il était absolument
contraire à la rupture avec la Hollande; je ne sait depuis un an,
ayant pas eu de ses nouvelles, mais, Monsieur, je ne crois pas me
tromper en vous assurant que ni M. Choudieu ni M. Audibert sont
ennemis de cette République ou de son gouvernement; que l'un et
l'autre nés de familles honnêtes (le premier a servi dans la
maison du Roi) sont capables d'etres utiles, ou d'éloigner
les maux en travaillant pour la paix.
Permetté que je reitere mes assurances de fidellité a ma patrie et
sa constitution, monsieur, et si on vous dit que je suis jacobine
croyé monsieur que je peut et veut
servir et mourir fidèle aux principes que vous
m'avez connus et qui sont dans mon coeur; et cet en Jacobine
que j'ai été le plus utile à ma patrie, j'en appelle à
vous-meme.
Je viens de louer une petite maison monsieur en relouant mes
chambres je demeurerai pour 50 fl par an au lieu que je devois
payer 21 fl par mois pour mes chambres et
quelques bourgeois dont j'ai acquis l'amitié me font crédit pour
quelques meubles, et je viens de recevoir mes 135 florins de
Groningue, avec lesquels je payerai mes petites dettes et tâcherai
de gagner quelque chose en établissant un bain, dont j'ai besoin
pour ma santé; ou je ferai des broderies, car il faut vivre sans
faire tort a personne.
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