Rond 1 juni 1790 schrijft Etta een brief aan Élisée Loustallot, redacteur van het weekblad Révolutions de Paris. Ze reageert op een door Loustallot geschreven artikel in het blad in de week van 22 tot 29 mei 1790. Loustallot reageert op haar brief op 3 juni 1790, zie de transcriptie.
Als Etta op 7 juni 1790 een brief schrijft aan raadpensionaris vd
Spiegel, zie hier,
maakt ze een afschrift (vier kantjes) van haar brief aan
Loustallot en dat afschrift plus Loustallots antwoord voegt ze bij
de brief als bijlage.
De brief en de bijlage bevinden zich in invnr 1070 van het Archief van stadhouder Willem V Batavus dat met toegangsnummer A31 berust bij het Koninklijk Huisarchief. Zie een overzicht van alle stukken die uit dat archief opgenomen zijn.
Onderstaande is geen transcriptie van dat afschrift, maar van de
in RGP1 (zie hier) als stuk
nummer 98 afgedrukte versie. Die versie wijkt enigszins af van het
afschrift, maar niet essentieel.
Élisée Loustallot is geboren 25 december 1761 in Saint-Jean-d'Angély in het departement Charente-Maritime. Hij zal 19 september 1790 (dus 28 jaar oud) overlijden.
Zie over Révolutions de Paris op deze pagina,
maar daar heb ik het betreffende artikel niet opgenomen, omdat
alles wat er in staat al in onderstaande brief behandeld wordt.
J'estime trop vos ouvrages, Monsieur, pour croire qu'aucune de
vos assertions puisse être indifférente. Permettez donc que je
vous fasse quelques observations sur la page 410 de votre n°. 46
des Révolutions de Paris.
Vous dites: "Quand les patriotes hollandais voulurent renfermer
le stadhoudérat dans ses bornes, ils comptaient sur le secours de
la France."
Si le but des mécontens dans les derniers troubles en Hollande n'aurait été que de réformer des abus dans l'administration occasionnés par l'influence du duc Louis de Brunswic et le crédit qu'il avait usurpé sur l'esprit de Guillaume V, ils n'auraient eu besoin d'aucun secours, puisque sans aucun secours ils ont su obliger le duc de se retirer hors des Provinces Unies, et fait une alliance avec la France en dépit des Anglais.
Si Ie but des mécontens n'aurait donc été que de renfermer le
Stadhoudérat dans ses bornes, ils auraient accepté le congrès des
confédéres proposé par les provinces de Zélande et de Frise, au
lieu de se liguer avec Vergennes, Calonne et Breteuil pour
bouleverser une constitution avec laquelle la République avait été
florissante et heureuse et auquel le peuple est infiniment
attaché.
Assurément l'intention des défunts vizirs français en semant
soixante millions en Hollande n'a pas été d'y établir un
gouvernement populaire, mais de renverser le Stadhoudérat,
anéantir les règlemens des provinces faits par le peuple en 1747
pour servir de bride à l'aristocratie sénatoriale la plus
insupportablement tyrannique de toutes, et ainsi gouverner la
République par une cabale à leur dévotion, comme l'avait fait
Cromwell par les de Witt.
"Nous aurions du les soutenir contre l'armée prussienne", dites-vous.
Permettez-moi de vous demander quels étaient ceux qui
demandaient le soutien de la France, ce n'était ni la nation, ni
le peuple, ni les Etats Généraux, mais c'étaient quelques
particuliers qui après avoir provoqué l'arrivée de l'armée
prussienne appelaient une seconde armée étrangère et préféraient
d'exposer le République a être le théâtre d'une guerre civile et
étrangère plutôt que de se démettre de quelqes emplois dont
quelques chefs dévoués au ministère francais s'étaient mis en
possession par la force et illégalement.
"Les troupes prussiennes ont fait un Roi du Stadhouder", dites-vous.
En quoi donc ont-ils augmenté le pouvoir de Guillaume V? quel
privilège, quel titre la révolution de 1787 a-t-elle ajouté a sa
puissance? Le peuple hollandais après le départ des troupes
prussiennes a voulu lui offrir le titre de Comte et de Souverain;
il a refusé; si le Prince d'Orange n'a pas voulu céder de ses
privilèges au gré des mécontens, il n'a non plus voulu profiter de
l'enthousiasme du peuple après la révolution.
L'un était juste, l'autre prudent: ceux qu'il possède, son père
les a reçus par un accord unanime et volontaire des peuples dans
toutes les classes, de toutes les villes et de toutes les sept
provinces confédérées; ils lui ont été de même unanimement
confirmés a sa majorité; il faudrait donc une même unanimité et
non une cabale vendue et soutenue par une puissance étrangère pour
les lui ôter.
J'avoue que depuis que je vois élever par l'auguste Assemblée
Nationale l'édifice imposant qui fera le bonheur du peuple
francais, depuis que je cherche à me pénétrer des droits sacrés de
l'homme et du citoyen, depuis que je cherche a m'instruire par les
sages observations de vos législateurs et les vôtres, Monsieur,
sur les droits du peuple, et à étendre les bornes trop rapprochées
de mes lumières, je conçois qu'il serait possible que la
prospérité de la République ma patrie pourrait accroitre en
simplifiant le rouage de la machine trop compliquée qui forme la
constitution des Provinces Unies, mais cela me prouve en même tems
que son gouvernement est infiniment moins vicieux qu'il était
avant les règlemens faits en 1747, gouvernement que les soi-disans
patriotes voulaient rétablir en Hollande.
Je vous prie, Monsieur, d'être persuadé de l'estime, de
l'admiration et j'ai pensé dire de l'attachement et de l'amitié
dont je suis pénétrée pour votre mérite, zèle, et le courage avec
lequel vous veillez au bonheur d'un peuple généreux que je chéris,
auquel je suis attachée autant qu'à celui parmi lequil je suis née
et parmi lequel j'espère passer les jours qui me restent.
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