Zie de bespiegelingen over een tweede door Etta geschreven boek
tegen Mirabeau bovenaan deze pagina. Dit
'A monsieur de Mirabeau. Première lettre' wordt door
sommigen aan Etta toegeschreven, maar ik kan geen enkele
overeenkomst in stijl ontdekken tussen dit pamflet en andere door
Etta geschreven stukken, en ik denk dus dat ze hier niets mee te
maken heeft.
ik heb dit pamflet van de KB, maar dat exemplaar staat inmiddels
ook op googlebooks. Het is een boekje van 41 pagina's met
daarachter 5 pagina's overgenomen uit Wagenaars Vaderlandsche
Historie, deel VII pagina 519 en verder.
Hieronder het begin en het eind (waarbij ik Wagenaars
Vaderlandsche Historie heb weggelaten) en een aantal vrij
willekeurig gekozen fragmenten uit het boekje.
A MONSIEUR
DE MIRABEAU.
PREMIERE LETTRE
MONSIEUR !
La Brochure que vous avés bien voulu donner au public sous le
titre aux Bataves sur le Stadhouderat, devoit
naturellement être recherchée par ceux qui aiment à s'éclaircir
sur ce qui concerne une Nation qui depuis quelques années tenoit
de nouveau fixés sur elle les yeux de toute L'Europe.
Les habitans de ces Provinces partagés sur le systême politique de
leur Gouvernement & surtout sur l'autorité du Stadhouderat ne
pouvoient rechercher qu'avec empressement une production qui,
paroissant sous le nom de Mirabeau, devoit leur promettre une
dissertation juste & raisonable, sur les droits &
l'exercice de cette charge, & des instructions salutaires a
retablir l'harmonie & la bonne intelligence, que la diversité
d'opinions a cet egard avoit bannie, & qui en faisant gemir
l'humanité avoit eue de si facheuses ſuites, tant pour le
bien-être de L'Etat en général que pour celui d'un bon nombre de
citoyens en particulier.
Mais quelle deut-être leur surprise, en ne voijant dans cette
production, (hors la maniere peu décente dont il vous plait
apostropher, non-seulement des personnes aussi illustres par leur
naissance que respectables par le mérite qui les distingue &
le rang qu'ils occupent, mais même les souverains), qu'un ensemble
de tous les anathêmes que les Anti-Stadhouderiens ont coutume de
lancer à foison, contre les Princes de la maison de Nassau, qui
ont exercé le Stadhouderat.
Si par là vous avés pu satisfaire le goût du Lecteur
Anti-Stadhouderien, — si l'homme qui pour la Liberté prend la
licence, a pu s'émerveiller de votre courage à maltraiter
les têtes les plus respectables, — si l'aveugle partisan d'un
parti violent a pu se nourir un instant des espérances frivoles
que vous lui donnés, de voir bien-tôt revivre ce parti;- — si
l'enthousiastes senti son sang bôuillonner à votre exhortation de
repéndre les armes, — si enfin le citoyen excité de nouveau à la
revolte, c'est flatté de revenir une seconde fois sur la scene,
pour bouleverser sa Patrie; — le lecteur impartial n'a vu
qu'avec douleur, le nom de Mirabeau à la tête d'une production, la
qu'elle jugée sans passion, paroit n'avoir d'autre but que de
tromper les Bataves.sur leur constitution primitive, — sur le
développement de leur liberté, sur le Gouvernement & sur le
Stadhouderât.
Vous détromper, Monsieur, des erreurs, qui sont la base de votre
raisonnement, est l'unique but que je me propose; — j'observerai
autant que le sujet permettra une impartialité aussi exacte que
nécessaire
(…)
en la distinguant de la seconde classe, bornèrent en quelque
façon le déspotisme des grands & contribuérent le plus à faire
disparaître ce joug odieux qui répugne à l'humanité.
Le systême féodal (s'écclipsant à mesure que le souverain pour
borner l'autorité des Nobles, favorisoit les villes, par les
privilêges, libertés & immunités, dont ils, gratifiérent les
villes & leurs habitans,) fit place à cette administration
équitable & bienfaisante, par la quelle ces contrées se sont
main tenues & agrandies.
Pour fixer le vrai moment du dévelopement de la liberté Belgique,
il faut le chercher, Monsieur, non dans les exemples que vous
cites, mais dans les différentes époques, où il a plut aux Comtes,
de gratifier leur sujets, de privilêges.
Avant ces Epoques les Belges étoient sujets & tributaires
c'est par ces privilêges qu'ils ont acquis des droits & ce
sont uniquement ces privilêges, qui doivent faire encore la base
du Gouvernement.
Vous même , paroislés avoir senti, ce que j'avance, quand vous dites à la page 10. Guillaume I. Comte d'Hollande donne en 1222. (*) aux habitans de Middelbourg une multitude de priviléges. Si le peuple avoit conservé sa liberté, si le Comte n'avoit pas été absolument souverain, de quel droit auroit-il pu donner des privilêges à un peuple libre ?
(…)
droits, que de mainténir leurs propres priviléges; — si vous
aviez voulu faire attention à ces circonstances, je me tiens
assuré que vous ne vous seriés point servi de cet Exemple.
Aureste pour vous convaincre combien les villes, même dans cette
Election, respectoient les droits souverains des Comtes, je vous
prie de lire la Lettre que celle de Domburg en Zeelande, écrivit a
cette epoque (").
Quand à la preuve que vous croyés donner, du dévelopement de la
liberté belgique, de ce qu'en 1423. les Gueldrois montroient avoir
des idées saines sur les vrais principes d'une administration
convenable à des hommes libres & que vous supposés prouver
(note V.) à la suite de votre ouvrage, je ne saurois m'empêcher de
vous repocher encore que vous n'avés fait ni attention à l'époque
du temps, ni rendu fidelement ce que le Duc Arnoud a déclaré. —
Par l'instinaton de la Branche de Nassau Gueldre — les Etats du
païs reconnurent pour Prince, Arnoud d'Egmont, neveu des Princes
Guillaume & Reinold, procrée de leur soeur Jeanne. Arnoud
n'avoit alors à peine quatorze ans, par conséquent il ne put tenir
les rênes du Gouvernement, — son Pere Jean d'Egmont fut donc à sa
réquisition, agrée des Etats pour-être son Ruart ou Tuteur.
Les Etats ne s'étoient pas declarés sans vuës d'intérêt
particulier, pour le jeune Arnoud, contre son Compediteur, Adolpbe
de Berges; Ils prévoioient qu'il leur seroit aisé, d'augmenter
leur
(…)
téur d'une pareille trame, comme elle a fait, dans la Guerre que
Philippe, fit ensuite aux Anglois.
De tels exemples honoreront à jamais la nation Belgique, ceux qui
les ont donnés lui seront toujours chers; On admire le
peuple qui respectant l'heureuse forme de son Gouvernement,
n'aspire point, à établir des chimeres qu'ils ne connoit point —
mais on méprise celui, qui par des instigations étrangeres, dont
il ne connoit point les vues se fait entrainer à détruire l'ordre
dans l'état, — qui fait tout son soin d'ébranler les fondemens de
la constitution — qui oubliant le premier de ses devoir à la
revolte pour objet continuel de ses méditations, le but unique de
ses efforts.
Vous vous trompés pareillement, Monsieur, quand vous dite."En
quatre cent soixante dix sept. Marie de Bourgogne reconnoit, dans
une fameuse charte appellée, le Grand Privilége, qu'elle
ne pouvoit ni se marier sans l'avis des Etats, ni lever des
subsides, ni faire la Guerre, ni changer la monnoie." Cette
charte, Monsieur, n'etoit autre chose qu'un privilêge que Marie
donnoit de son bon gré & de son plain pouvoir, elle prend dans
l'introduction le ton vraiment souverain, & ne s'explique pas
dubieusement; que ce qu'elle accorde à ses sujets, part de
l'autorité souveraine.
Elle ne reconnoit pas, qu'elle ne pouvoit se marier sans l'avis
des Etats, mais elle dit: "Nous nous marierons & nous nous
Choisirons un Tuteur, de l'avis & du consentement des
seigneurs de notre sang & des Etats des susdits pais." Ce
n'est donc
(…)
lés & qu'on épuisoit l'Etat pour soutenir une guerre, ou
l'on s'étoit embarqué malgré lui. — Je ne crois pas non plus que
d'après le systeme que vous paroissés suivre, vous exalterés
l'heureuse situation des Hollandois sous le regne de Charles
Quint, — & vous êtes trop instruit, Monsieur, pour ne pas
avouer, que quoique Charles Quint sût se plier aux circonstances,
il ne sût pas moins parvenir à ses fins; c'est à-dire, à ne
laisser aux Etats, aux villes & au peuple, que ces privileges,
qui ne pouvoient nuire au pouvoir despotique qu'il s'étoit promis
d'établir & qu'il exerca véritablement.
Peu en importe, au peuple Hollandois & Batave que le plus
puissant monarque de l'Europe ne crut pouvoir se dispenser de
prêter serment aux Etats, en qualité de Comte de Hollande. — Ce
serment même prouve combien peu il respecta leurs droits — dirais
je trop Monsieur, en vous accusant de flatterie, quand vous dites
que ce Monarque ne rougit point de sè conformer au serment que les
Etats lui rappelloient ?
Il est d'une notorité publique que Philippe, voulant anéantir
jusques aux vestiges des privileges, & droits du peuple &
des Etats, brulant du desir de regner en despote & de
commander tout comme un Dieu, à la fois sur les Corps & sur
les Ames de ses sujets, arma contre lui une nation toujours fidéle
à ses Princes naturels, attachée à ses privileges &
indomptable par sa valeur.
C'est à cette époque, Monsieur, que nous devons nous arrêter,
& voir l'effet de cette fidelité, de cet attachement de cette
valeur.
(…)
l'avoit scellée de son propre sceau. Vous n'avés su rement pas
fait attention à l'époque du temps, ou Guillaume I. delivra cette
patente, — vous ne vous rappellies surement pas, qu'après qu'on
eut provisionelement donné au Comte de Bossu, le Stadhouderat que
possèdoit Guillaume I. le Conseil de sang dans une sentence, au
nom du Duc d'Albe, l'avoit declaré ensuite déchue de ses emplois.
Que Guillaume ne déférent pas à cette sentence, continuoit à se
consider le légitime Stadhouder du Roi, & que c'est dans cette
qualité que Guillaume I. delivra la patente que vous avez en vuë.
Vous n'avez pas fait reflexion Monsieur, qu'à cette Epoque, il ne
s'étoit point tenu encore d'assemblée des Etats de Hollande,
composée des nobles & des villes, qui tenoient le parti du
Prince d'Orange. — Vous n'avez pas fait reflexion encore, qu'au
moment ou Guillaume de livra cette patente, il n'y avoit pas
encore une des villes de la Nordhollande, qui s'étoit rangée sous
son Stadhouderat, — vous n'avez pas fait reflexion, que Guillaume
mal avec Philippe on plutôt sententié par le Conseil du Roi au
Braband, ne pouvoit parler au nom de ce conseil, & qu'ayant,
pendant son absence besoin d'un Lieutenant en Noordhollande, il ne
lui restoit d'autre moyen, que de l'instituer en son nom, & de
sçeller la patente de ses armes — au reste, Monsieur, les
Stadhouders n'avoient-ils pas pour lors, le droit de nommer des
Lieutenants ?
Ensuite vous faites reflexion, sur ce qu'au bas de ses
ordonnances, Guillaume mettoit car tel es
(…)
tes, hélas ! n'ont que trop vérifiés le danger que court une
nation, quand on bani du Gouvernement, l'équilibre de l'autorité;
— par l'élevation de Guillaume I., il auroit pu être maintenû, en
la lui refusant, il devoit se perdre pour toujours, & quelles
qu'ont été les efforts, pour le remettre, on n'a jamais pu y
parvenir; on a cherché d'y remedier par des mitigeations, &
l'on n'a fait que rendre l'édifice plus chancelant & plus
difforme, par ce que le fondement n'étoit point proportionné à la
masse qu'on y établit & que les nouveautés ne cadroient point
avec l'antique.
Tels ont eté les suites, d'avoir refusé peut-être à Guillaume I.
de regner en Pere, en Protecteur sur les Belges.
Sa mort enleva a la Nation son Dieu Tutelaire, le restaurateur de
ses droits acquis, de sa liberté, & de son Gouvernement; — le
vrai Pere de la Patrie, immolé à la rage d'unTyran, expirant sous
la main meurtriere d'un assassin corrompu, qui enleva à la nation
triumphante, l'ame de son conseil, le principal ressort de ses
glorieux mouvements, & l'apôtre d'une tolérance qu'honorera à
jamais l'humanité. — Que la posterité ingrate, que des Etrangers
enthousiastes, trouvent des crimes en ce grand homme, qu'ils lui
refusent l'honneur d'avoir étê le martyr de la liberté Belgique. —
Les vrais Belges, rendront toujours hommage à ses rares vertus, à
son destinteressement, vraiment patriotique. — Lul, le modele des
Grands hommes, sera toujours cher, à cette partie de la Nation,
qui sait
distinguer le vrai bonheur du peuple, de ces ideés chimériques,
que l'ambition enfante & qu'une politique étrangere fait
prêcher parmi les peuples, qu'elle veut soulever. — Ils ne
considérerons jamais, ce Pere de la Patrie, que comme un vrai
Martyr de la Liberté Belgique, & sa mort prématurée, comme le
plus terrible coup, que pouvoit être porté à l'Etat naissant.
Fin de la premiere Lettre,
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