STUKKEN TEKST van en NOTITIES bij A monsieur de Mirabeau. Première lettre, 1788, pamflet KB 21761

Zie de bespiegelingen over een tweede door Etta geschreven boek tegen Mirabeau bovenaan deze pagina. Dit 'A monsieur de Mirabeau. Première lettre' wordt door sommigen aan Etta toegeschreven, maar ik kan geen enkele overeenkomst in stijl ontdekken tussen dit pamflet en andere door Etta geschreven stukken, en ik denk dus dat ze hier niets mee te maken heeft.

ik heb dit pamflet van de KB, maar dat exemplaar staat inmiddels ook op googlebooks. Het is een boekje van 41 pagina's met daarachter 5 pagina's overgenomen uit Wagenaars Vaderlandsche Historie, deel VII pagina 519 en verder.

Hieronder het begin en het eind (waarbij ik Wagenaars Vaderlandsche Historie heb weggelaten) en een aantal vrij willekeurig gekozen fragmenten uit het boekje.


(pagina 1)

A MONSIEUR
DE MIRABEAU.

PREMIERE LETTRE


MONSIEUR !

La Brochure que vous avés bien voulu donner au public sous le titre aux Bataves sur le Stadhouderat, devoit naturellement être recherchée par ceux qui aiment à s'éclaircir sur ce qui concerne une Nation qui depuis quelques années tenoit de nouveau fixés sur elle les yeux de toute L'Europe.
Les habitans de ces Provinces partagés sur le systême politique de leur Gouvernement & surtout sur l'autorité du Stadhouderat ne pouvoient rechercher qu'avec empressement une production qui, paroissant sous le nom de Mirabeau, devoit leur promettre une dissertation juste & raisonable, sur les droits & l'exercice de cette charge, & des instructions salutaires a retablir l'harmonie & la bonne intelligence, que la diversité d'opinions a cet egard avoit bannie, & qui en faisant gemir l'humanité avoit eue de si facheuses ſuites, tant pour le bien-être de L'Etat en général que pour celui d'un bon nombre de citoyens en particulier.

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Mais quelle deut-être leur surprise, en ne voijant dans cette production, (hors la maniere peu décente dont il vous plait apostropher, non-seulement des personnes aussi illustres par leur naissance que respectables par le mérite qui les distingue & le rang qu'ils occupent, mais même les souverains), qu'un ensemble de tous les anathêmes que les Anti-Stadhouderiens ont coutume de lancer à foison, contre les Princes de la maison de Nassau, qui ont exercé le Stadhouderat.

Si par là vous avés pu satisfaire le goût du Lecteur Anti-Stadhouderien, — si l'homme qui pour la Liberté prend la licence, a pu s'émerveiller de votre courage à maltraiter les têtes les plus respectables, — si l'aveugle partisan d'un parti violent a pu se nourir un instant des espérances frivoles que vous lui donnés, de voir bien-tôt revivre ce parti;- — si l'enthousiastes senti son sang bôuillonner à votre exhortation de repéndre les armes, — si enfin le citoyen excité de nouveau à la revolte, c'est flatté de revenir une seconde fois sur la scene, pour bouleverser sa Patrie;  — le lecteur impartial n'a vu qu'avec douleur, le nom de Mirabeau à la tête d'une production, la qu'elle jugée sans passion, paroit n'avoir d'autre but que de tromper les Bataves.sur leur constitution primitive, — sur le développement de leur liberté, sur le Gouvernement & sur le Stadhouderât.

Vous détromper, Monsieur, des erreurs, qui sont la base de votre raisonnement, est l'unique but que je me propose; — j'observerai autant que le sujet permettra une impartialité aussi exacte que nécessaire

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(pagina 5)

en la distinguant de la seconde classe, bornèrent en quelque façon le déspotisme des grands & contribuérent le plus à faire disparaître ce joug odieux qui répugne à l'humanité.

Le systême féodal (s'écclipsant à mesure que le souverain pour borner l'autorité des Nobles, favorisoit les villes, par les privilêges, libertés & immunités, dont ils, gratifiérent les villes & leurs habitans,) fit place à cette administration équitable & bienfaisante, par la quelle ces contrées se sont main tenues & agrandies.

Pour fixer le vrai moment du dévelopement de la liberté Belgique, il faut le chercher, Monsieur, non dans les exemples que vous cites, mais dans les différentes époques, où il a plut aux Comtes, de gratifier leur sujets, de privilêges.

Avant ces Epoques les Belges étoient sujets & tributaires c'est par ces privilêges qu'ils ont acquis des droits & ce sont uniquement ces privilêges, qui doivent faire encore la base du Gouvernement.

Vous même , paroislés avoir senti, ce que j'avance, quand vous dites à la page 10. Guillaume I. Comte d'Hollande donne en 1222. (*) aux habitans de Middelbourg une multitude de priviléges. Si le peuple avoit conservé sa liberté, si le Comte n'avoit pas été absolument souverain, de quel droit auroit-il pu donner des privilêges à un peuple libre ?


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(pagina 9)

droits, que de mainténir leurs propres priviléges; — si vous aviez voulu faire attention à ces circonstances, je me tiens assuré que vous ne vous seriés point servi de cet Exemple.
Aureste pour vous convaincre combien les villes, même dans cette Election, respectoient les droits souverains des Comtes, je vous prie de lire la Lettre que celle de Domburg en Zeelande, écrivit a cette epoque (").

Quand à la preuve que vous croyés donner, du dévelopement de la liberté belgique, de ce qu'en 1423. les Gueldrois montroient avoir des idées saines sur les vrais principes d'une administration convenable à des hommes libres & que vous supposés prouver (note V.) à la suite de votre ouvrage, je ne saurois m'empêcher de vous repocher encore que vous n'avés fait ni attention à l'époque du temps, ni rendu fidelement ce que le Duc Arnoud a déclaré. — Par l'instinaton de la Branche de Nassau Gueldre — les Etats du païs reconnurent pour Prince, Arnoud d'Egmont, neveu des Princes Guillaume & Reinold, procrée de leur soeur Jeanne. Arnoud n'avoit alors à peine quatorze ans, par conséquent il ne put tenir les rênes du Gouvernement, — son Pere Jean d'Egmont fut donc à sa réquisition, agrée des Etats pour-être son Ruart ou Tuteur.
Les Etats ne s'étoient pas declarés sans vuës d'intérêt particulier, pour le jeune Arnoud, contre son Compediteur, Adolpbe de Berges; Ils prévoioient qu'il leur seroit aisé, d'augmenter leur


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(pagina 14)

téur d'une pareille trame, comme elle a fait, dans la Guerre que Philippe, fit ensuite aux Anglois.

De tels exemples honoreront à jamais la nation Belgique, ceux qui les ont donnés lui seront toujours chers; On admire le peuple  qui respectant l'heureuse forme de son Gouvernement, n'aspire point, à établir des chimeres qu'ils ne connoit point — mais on méprise celui, qui par des instigations étrangeres, dont il ne connoit point les vues se fait entrainer à détruire l'ordre dans l'état, — qui fait tout son soin d'ébranler les fondemens de la constitution — qui oubliant le premier de ses devoir à la revolte pour objet continuel de ses méditations, le but unique de ses efforts.

Vous vous trompés pareillement, Monsieur, quand vous dite."En quatre cent soixante dix sept. Marie de Bourgogne reconnoit, dans une fameuse charte appellée, le Grand Privilége, qu'elle ne pouvoit ni se marier sans l'avis des Etats, ni lever des subsides, ni faire la Guerre, ni changer la monnoie." Cette charte, Monsieur, n'etoit autre chose qu'un privilêge que Marie donnoit de son bon gré & de son plain pouvoir, elle prend dans l'introduction le ton vraiment souverain, & ne s'explique pas dubieusement; que ce qu'elle accorde à ses sujets, part de l'autorité souveraine.

Elle ne reconnoit pas, qu'elle ne pouvoit se marier sans l'avis des Etats, mais elle dit: "Nous nous marierons & nous nous Choisirons un Tuteur, de l'avis & du consentement des seigneurs de notre sang & des Etats des susdits pais." Ce n'est donc

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(pagina 21)

lés & qu'on épuisoit l'Etat pour soutenir une guerre, ou l'on s'étoit embarqué malgré lui. — Je ne crois pas non plus que d'après le systeme que vous paroissés suivre, vous exalterés l'heureuse situation des Hollandois sous le regne de Charles Quint, — & vous êtes trop instruit, Monsieur, pour ne pas avouer, que quoique Charles Quint sût se plier aux circonstances, il ne sût pas moins parvenir à ses fins; c'est à-dire, à ne laisser aux Etats, aux villes & au peuple, que ces privileges, qui ne pouvoient nuire au pouvoir despotique qu'il s'étoit promis d'établir & qu'il exerca véritablement.
Peu en importe, au peuple Hollandois & Batave que le plus puissant monarque de l'Europe ne crut pouvoir se dispenser de prêter serment aux Etats, en qualité de Comte de Hollande. — Ce serment même prouve combien peu il respecta leurs droits — dirais je trop Monsieur, en vous accusant de flatterie, quand vous dites que ce Monarque ne rougit point de sè conformer au serment que les Etats lui rappelloient ?

Il est d'une notorité publique que Philippe, voulant anéantir jusques aux vestiges des privileges, & droits du peuple & des Etats, brulant du desir de regner en despote & de commander tout comme un Dieu, à la fois sur les Corps & sur les Ames de ses sujets, arma contre lui une nation toujours fidéle à ses Princes naturels, attachée à ses privileges & indomptable par sa valeur.

C'est à cette époque, Monsieur, que nous devons nous arrêter, & voir l'effet de cette fidelité, de cet attachement de cette valeur.

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(pagina 29)

l'avoit scellée de son propre sceau. Vous n'avés su rement pas fait attention à l'époque du temps, ou Guillaume I. delivra cette patente, — vous ne vous rappellies surement pas, qu'après qu'on eut provisionelement donné au Comte de Bossu, le Stadhouderat que possèdoit Guillaume I. le Conseil de sang dans une sentence, au nom du Duc d'Albe, l'avoit declaré ensuite déchue de ses emplois.
Que Guillaume ne déférent pas à cette sentence, continuoit à se consider le légitime Stadhouder du Roi, & que c'est dans cette qualité que Guillaume I. delivra la patente que vous avez en vuë.

Vous n'avez pas fait reflexion Monsieur, qu'à cette Epoque, il ne s'étoit point tenu encore d'assemblée des Etats de Hollande, composée des nobles & des villes, qui tenoient le parti du Prince d'Orange. — Vous n'avez pas fait reflexion encore, qu'au moment ou Guillaume de livra cette patente, il n'y avoit pas encore une des villes de la Nordhollande, qui s'étoit rangée sous son Stadhouderat, — vous n'avez pas fait reflexion, que Guillaume mal avec Philippe on plutôt sententié par le Conseil du Roi au Braband, ne pouvoit parler au nom de ce conseil, & qu'ayant, pendant son absence besoin d'un Lieutenant en Noordhollande, il ne lui restoit d'autre moyen, que de l'instituer en son nom, & de sçeller la patente de ses armes — au reste, Monsieur, les Stadhouders n'avoient-ils pas pour lors, le droit de nommer des Lieutenants ?

Ensuite vous faites reflexion, sur ce qu'au bas de ses ordonnances, Guillaume mettoit car tel es

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(pagina 40)

tes, hélas ! n'ont que trop vérifiés le danger que court une nation, quand on bani du Gouvernement, l'équilibre de l'autorité; — par l'élevation de Guillaume I., il auroit pu être maintenû, en la lui refusant, il devoit se perdre pour toujours, & quelles qu'ont été les efforts, pour le remettre, on n'a jamais pu y parvenir; on a cherché d'y remedier par des mitigeations, & l'on n'a fait que rendre l'édifice plus chancelant & plus difforme, par ce que le fondement n'étoit point proportionné à la masse qu'on y établit & que les nouveautés ne cadroient point avec l'antique.

Tels ont eté les suites, d'avoir refusé peut-être à Guillaume I. de regner en Pere, en Protecteur sur les Belges.
Sa mort enleva a la Nation son Dieu Tutelaire, le restaurateur de ses droits acquis, de sa liberté, & de son Gouvernement; — le vrai Pere de la Patrie, immolé à la rage d'unTyran, expirant sous la main meurtriere d'un assassin corrompu, qui enleva à la nation triumphante, l'ame de son conseil, le principal ressort de ses glorieux mouvements, & l'apôtre d'une tolérance qu'honorera à jamais l'humanité. — Que la posterité ingrate, que des Etrangers enthousiastes, trouvent des crimes en ce grand homme, qu'ils lui refusent l'honneur d'avoir étê le martyr de la liberté Belgique. — Les vrais Belges, rendront toujours hommage à ses rares vertus, à son destinteressement, vraiment patriotique. — Lul, le modele des Grands hommes, sera toujours cher, à cette partie de la Nation, qui sait

(pagina 41)

distinguer le vrai bonheur du peuple, de ces ideés chimériques, que l'ambition enfante & qu'une politique étrangere fait prêcher parmi les peuples, qu'elle veut soulever. — Ils ne considérerons jamais, ce Pere de la Patrie, que comme un vrai Martyr de la Liberté Belgique, & sa mort prématurée, comme le plus terrible coup, que pouvoit être porté à l'Etat naissant.

Fin de la premiere Lettre,


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